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    Comme tous les grands constructeurs automobiles de l’époque,  la société Brasier a vu passer dans ses ateliers des ingénieurs de talents dont certains sont devenus à leur tour constructeurs en profitant du développement du cyclecar en cette veille de la Grande Guerre.

    Louis Lefèvre fait parti de ces derniers et dès 1913, il met au point un cyclecar de compétition doté d’un bicylindres en V de 1000cm3.

    Passionné par la course, Louis Lefebvre souhaitait orienter la production de sa firme baptisée « La Perle » en ce sens mais les conséquences de l’attentat de Sarajevo mettront un terme provisoire a ce dessein.

    Il faut attendre 1921 pour revoir une « La Perle » en compétition lors du Grand Prix des Voiturettes au Mans où elle terminera 5éme.

    Ces bolides n’ont pas grand-chose en commun avec le cyclecar d’avant guerre car Louis désormais associé à son frère ont conçu une automobile parfaitement aboutie grâce entre autre au fameux 1400cm3 « Bignan » avec lequel les podiums vont se succéder tout au long de cette saison.

     

     

     

     

    L’année suivante, les deux frères se tournent vers la société « Causan » qui leur fournit alors un 4 cylindres 1500 cm3 1 ACT associé à un carburateur "Claudel" pour propulser vers de nouveaux titres le dernier châssis mis au point par « La Perle ».

     

     

     

    Cependant la trésorerie de la firme reste un problème crucial à régler car ces nombreuses compétitions auréolées de victoires restent gourmande en ligne de crédit et pour survivre il apparaît rapidement aux deux hommes nécessaire de se préoccuper du développement des ventes.

    Jusqu’à présent limitée au cercle restreint des pilotes amateurs, la diffusion des automobiles « La Perle »  se développe (timidement) vers un public plus large mais dont la caractéristique principale demeure la passion du sport automobile.

     

     

    C’est à cette période que les frères Lefèvre vont avoir l’opportunité d’acquérir les plans de la voiturette « Malicet & Blin » un projet automobile mort-né de ce fabriquant d’engrenages et de machines outils installé à Aubervilliers.

    Pour développer la version civile de sa 1500, « La Perle » empruntera le châssis bien conçu de ce prototype en y installant le moteur « Causan » dans une version non compressée.

    Ce sera un succès puisque ce sont près de trois cent exemplaires qui sortiront des ateliers de la rue de Château à Boulogne et …  des usines de chaussons « STARR » à Dreux.
    En effet, la plus grande partie de la production y sera délocalisée suite à l’entrée dans le capital de « La Perle » du richissime industriel André Ravallée .

    Si ce dernier participa auparavant à quelques courses au volant de sa 1500, il s’illustra surtout par la suite en  épongeant les énormes dettes de l’entreprise y laissant ainsi sa fortune et son usine de Dreux un an plus tard !

    Confiante en son avenir grâce au succès de sa 1500 et aux finances de leur nouvel associé, la firme présenta en 1924 une nouvelle automobile animée par un 6 cylindres Causan.

     

     

    Seuls 75 exemplaires trouveront preneurs provoquant une rechute financière de l’entreprise trop dispendieuse en compétition.

    Cette mauvaise gestion sera fatale non seulement à l’héritier des usines « Starr » mais aussi à la collaboration des deux frères qui se sépareront fâchés en 1925.

    Seul, Louis poursuit l’aventure mais la fin est proche tant pour l’entreprise qui sera déclarée en faillite en 1926 que pour lui qui succombera la même année d’un cancer.

    Les bolides « La Perle » ne déserteront cependant pas les circuits car Fritz Lefèvre profitera de la liquidation judiciaire de l’usine début 1927 pour racheter des lots de pièces détachées qui lui permettront de concourir encore cette année là avec sa 1500 6 cylindres.

    Le plus spectaculaire, fut la deuxième place du pilote Casoli dans la catégorie 1500cm3 du GP de l’ACF qui se déroula à Pau en … 1930 marquant ainsi un fin honorable à cette firme de Boulogne disparue trois ans plus tôt !

     

     


    11 commentaires
  • Pour cet été, je vous propose une escapade du coté de la Suisse où nombre de constructeurs exerçaient avant la Grande Guerre.
    L'Exhumoir vous propose de vous attarder sur feu Martin Fischer pére de TURICUM puis de ... FISCHER    
     
     

     

     

     


     
    Tout commence en 1907 dans un atelier de Nieder Uster près de  Zürich où Martin Fischer (1867-1947) met au point un prototype d'automobile monoplace dont la particularité est d'être dépourvu de volant !

     

     

     

     
    En effet l'habile pilote devait compter sur ses ... pieds pour diriger son Roller en actionnant deux pédales au fil de ses péripéties urbaines à bord de cet engin anachronique animé par un vaillant monocylindre de 7ch refroidi par air !
     
     
     
                       1907_ Turicum Roller

     

    Si le prototype de ce véhicule est pieusement conservé par le musée des transports de  Lucerne,  il semble qu'il n'y ait pas eu de suite commerciale à ce concept quelque peu déroutant.

    La même année l' "Automobilfabrik TURICUM AG" présente à la vente son Type B, un modèle  biplaces  de 785 cm3 avec radiateur factice et transmission à friction bien plus conventionnel en terme de conduite puisque doté cette fois d'un volant !.
     
     
     
                        1908_ Turicum type B
                       
     
     
                      

     
     
     
     
    A la demande de certain clients, la marque pouvait offrir au courant de l'année 1909 une version bicylindres mais les faibles ventes la condamnèrent à rester anecdotique dans le catalogue de cette maison qui d'ailleurs ne renouvela pas l'opération.
     

     

     

     

     

     



     
    Cette firme développa son offre avec des touristes 4 places qui trouvent facilement leur public en raison d'une très grande qualité de construction.

    Les automobiles TURICUM furent un sérieux "rempart"  face aux assauts des concurrentes étrangères et rapidement la classe aisée helvétique s'appropria cette marque nationale qui se développa très rapidement pour devenir un acteur incontournable du secteur automobile suisse.

     

     

     


     
    Un an plus tard, TURICUM exporta avec succès ses productions partout en Europe ainsi que dans les colonies de l'époque.


    La marque a une telle confiance en son avenir qu'elle s'installe dans les quartiers les plus huppés des capitales d'Europe en s'offrant par exemple un superbe salon de vente dans la très huppée ville de Neuilly s/Seine !  
     
    Cette activité soutenue permit à la firme d'occuper à plein temps plus de 150 personnes qui assurerent ainsi une production annuelle moyenne de 200 automobiles .
    La gamme se déclinait en Type C 10/12cv 4 cylindres de 1943 cm3 (celle du Musée de Lucerne) et en Type D  16/20cv 4 cylindres de 2613 cm3 tous deux refroidis par eau.
     
     
     Si Martin Fischer quitta son entreprise en 1908 pour concevoir des automobiles portant son nom ceci n'empêcha par TURICUM de croître encore et de prospérer jusqu'en 1912 date à laquelle des déconvenues financières vinrent gripper cette belle machine qui ne s'en remis pas.

     

     


     
     
    Revenons un peu sur le père fondateur de Turicum qui après avoir racheté l'ancienne usine du constructeur automobile Weidmann de Zurich, fonda la "FISCHERWAGEN Ag" pour y produire dès 1909 de très classiques automobiles.

     

     

     

     

    En 1913, Fischer présente son  modèle 16/22cv dont intérêt majeur résidait en son moteur 4 cylindres de 2724cm3 à  soupape à guide dit aussi "soupape à tiroirs oscillants" dont le mouvement était alternatif  .
     
     
     
     
                             1914_ Fischer 16/22cv

     
     
     


                            
     
    la Première Guerre Mondiale limita la production de ce modèle à environ 200 exemplaires il est à noter que son moteur fut d'avantage distribué dans le monde grâce aux licences de fabrication accordées en France à "Delaugère-Clayette" et aux Etats-Unis au constructeur "Aristos" de New-York.

     

     

     


     
    La paix revenue, Fischer tenta une incursion dans le cyclecar avec un engin motorisé par un bicylindre MAG en V  mais sans succès et 1919 la messe était dite !
     
     
                                

     
     
     
    Dans certaine source, il est fait mention d'une reprise  du prototype 6 cylindres Fischer présenté en 1914 et qui aurait été produit dès 1918 outre-Atlantique mais par la firme américaine Singer qui succéda à la Palmer-Singer dont la faillite en 1914 empêcha la fabrication sous licence du moteur Fischer ... !. 

     

     


      


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