•  

     

    Au 47 rue de la rue Rouget de L'isle à Suresnes se trouve encore de nos jours une bâtisse de briques rouges qui rappelle qu’à cet endroit encore préservé se trouvait entre 1913 et 1929 les ateliers de construction automobile « ALBA ».





    Cette petite entreprise de constructions métallurgiques fut tout d’abord un sous traitant pour l’industrie automobile à qui elle fournissait des pièces de châssis par exemple.

    Moins d’un an après sa création, la firme décida à son tour d’investir le marché automobile en devenant à son tour constructeur.

    Les moyens limités de cette jeune firme ne lui permettaient pas de financer un onéreux bureau d’études chargé de concevoir de A à Z une nouvelle automobile si bien qu’une autre voie fut étudiée : la voiture composite.





    Assembler une  banque d’organes de diverses origines était en effet la solution adéquate pour devenir constructeur à moindre frais  et surtout s’assurer une certaine fiabilité !

    Cependant ALBA ne fut pas le premier a utiliser cette procédure si bien que pour se démarquer de ses concurrents elle équipa sa 7cv d’un rustique « starter » permettant de régler le mélange air/essence au niveau du radiateur à porter de main de la manivelle.

    Un quatre cylindres Altos de 1100cm3 et une très bonne transmission firent de l’Alba une vivace automobile particulièrement bien adaptée aux régions montagneuses où sans l’embrasement de la Grande Guerre la firme de Suresnes aurait sans doute  connu un certain succès.



    A peine plus d’une dizaine de 7cv furent assemblées avant que l’entreprise ne se consacre entièrement à l’effort de guerre en sous traitant les commandes de guerre passées aux grands industriels par l’Etat.





    En 1919, la petite firme d’avant guerre est devenue une entreprise si prospère que son retour sur le marché automobile se fit sous les auspices de l’innovation !

    La nouvelle 10/12cv fut en effet dotée d’origine de freins avant spécifiquement brevetés par ALBA.

    La presse de l’époque fut particulièrement élogieuse car les essais montrèrent une indéniable supériorité de l’ALBA en terme de sécurité puisque cette dernière freinait droit et s’arrêtait sur une bien plus courte distance que ses concurrentes.




    A noter que Citroën équipa en option certaines de ses 5cv du système de freinage dit « Poulet » du nom de l’ingénieur qui oeuvrait alors chez ALBA.

    Cet ingénieur intégra la firme au moment de son rachat par un certain Bollack qui fit parler de lui quelques années plus tard avec les cyclecars BNC.

    Sous l’égide de la nouvelle direction, l’entreprise présenta à la même époque un cyclecar 6cv carrossé en torpédo  2 ou 4  places dénommé « Bobby-Alba ».





    D’une construction particulièrement soignée sa diffusion fut néanmoins limitée en raison d’un prix de vente plutôt élevé mais cette contre performance n’empêcha pas la firme de s’attaquer en 1924 aux 24h du Mans.





    L’entreprise consacra toute son énergie et ses finances à concevoir le type S4 pour concourir en catégorie 1100/1500 avec le duo Raoul Roret et Bruno Calise.



    (Merci à Fan24)


    Malheureusement, la firme perdit tout espoirs de reconnaissance lorsqu’au 79ème tours son bolide s’immobilisa définitivement le long de la piste.

    Cette mésaventure fut d’ailleurs lourde de conséquence pour ALBA qui y laissa son bas de laine constitué lors de la Grande Guerre.

    Exsangue, la firme aborda la deuxième partie des années 20 avec un très sérieux handicap car l’euphorie de l’après guerre laissa place à une période d’intenses d’innovations exigeantes en investissement industriel.





    La conception des automobiles évolua à tel point qu’en moins de trois ans les survivances techniques d’avant guerre disparurent en grande partie.

    C’est à cette époque que les si dangereux vitrages coupants furent remplacés par du verre « sécurité», que les carrosseries torpédo furent peu à peu  supplantées par les Conduites Intérieures à caisse métallique et que le fameux shimmy fut éradiqué.

    Nombre de firmes « secondaires » succombèrent à cette période faute d’investissements suffisants rendant peu à peu obsolètes leurs automobiles produites avec un outil industriel d’un autre temps.

    ALBA présenta en 1926 son dernier modèle inspiré techniquement des fameuses BNC sur lequel une option permettait de monter un compresseur Cozette et un servo frein agissant sur les quatres roues.

    Ce chant du cygne ne permis pas à la firme de surmonter les premières affres de la crise économique qui l’emporta en 1929.




                          †


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires