L'histoire de la marque débute par la passion automobile des deux ingénieurs Doriot et Flandrin travaillant respectivement pour les marques "CLEMENT-BAYARD" et "PEUGEOT".
Flandrin à l'instar de son ancien collègue Louis Delage, brûle de quitter la firme au lion pour travailler enfin à son compte.
Convaincu par son ami, Doriot le rejoint pour créer la "DORIOT-FLANDRIN & Cie" dont l'atelier prendra vie en 1906 au 169 Boulevard St Denis à Courbevoie.
Les associés lancent la fabrication du type 6cv, une voiture monocylindre 1.1 litre dotée d'une transmission par arbre et de suspensions arrières transversales.
C'est une réussite et Doriot-Flandrin adjoindra en 1908 à son offre monocylindre un second plus puissant (type 8cv) et un bicylindre (type 10cv).
D.F.P 8 cv _ 1910
L'affaire grandissant, un troisième associé dénommé Parant viendra se joindre en 1910 et c'est alors que la marque pris définitivement la dénomination "D.F.P".
La firme acquiert cette année là une véritable envergure avec l'apparition de modèles plus ambitieux animés par des moteurs 4 cylindres "Chapuis-Dornier" de 1.6 litres (type 10/12cv), 1.8 litres, 2.4 litres et 2.8 litres.
La forte demande en 10/12cv entraîne la saturation des moyens de production et pour répondre à ce succès on ouvre en catastrophe une nouvelle usine à Courbevoie au 20 de la rue Jules Ferry.
En effet, c'est à ce modèle bien né que la firme doit son étonnante ascension que rien ne semble contraindre même pas l'échec en 1911 du lancement de la 6 cylindres 20/25 hp.
Confortablement installés en 1912 grâce à de solides moyens financiers, DFP abandonne "Chapuis-Dornier" pour concevoir d'excellents moteurs 2 litres (type 10/14hp) et 3 litres (type 12/15hp).
12/15hp
La renommée internationale viendra d'outre manche lorsqu' en 1913 deux frères concessionnaires de la marque engagent avec succès une 10/14hp modifiée par leurs soins sur l'autodrome de Brooksland pour le fameux Half-Miles qui sera abattu à plus de 144 km/h !
Ces illustres inconnus sont les frères BENTLEY qui deviendront les fers de lance de D.F.P en compétition jusqu'en 1914 où la Grande Faucheuse viendra grippée définitivement les ambitions de la marque.
En attendant, de formidables voitures de grand tourisme sortirent sous l'impulsion des Bentley telles que la trop méconnue 3 litres 16/22 hp ou la célébrissime (à l'époque du moins ...) sportive 2 litres 12/40 hp reconnaissable à son radiateur "coupe vent" .
Au dernier "Tourist Trophy " d'avant guerre, cette 2 litres dotée de pistons en aluminium s'offrira le luxe de mettre à terre de nombreuses concurrentes aux moteurs 3.5 litres bien plus puissants... quelle publicité pour la marque qui vit alors son heure de gloire en Europe !.
Les plaies du conflit ne sont pas encore cicatrisées, que la firme se voit privée de son marché britannique en 1921 lorsque les frères Bentley présentent leur fameuse 3 Litres largement inspirée par D.F.P.
Rapidement, la firme connaît une descente vertigineuse en enfer car la clientèle se détourne d'elle des deux cotés de la Manche et c'est au abois financièrement que DFP tente de redresser la barre en lançant de nouveaux modèles motorisé par d'autres ... comme à ses débuts !
1921
Une nouvelle "2 litres" (moteur Alto) et une 10/12 (moteurs Sergeant puis American) sont présentés en 1920 en remplacement des illustres modèles d'avant guerre !
Les faibles ressources de l'entreprise ne lui permettent plus d'innover et c'est déjà un exploit que de maintenir d'actualité des modèles ignorés. En 1922, la nouvelle 12/40 hp est équipée d'un passage de vitesse à pommeau et de freins sur les 4 roues.
Une pub de 1914 vantant les performances des DFP 10/14hp
Pub de 1923 pour la DFP 10/12hp à moteur Sergeant
La même en version torpedo et moteur American en 1924
La craquante 1100 type 7cv roadster en action _ 1928
Un an plus tard ce modèle rebaptisé 13/50 hp est équipé d'une boite 4 vitesses et d'un nouveau moteur ... maison mais il faut se faire une raison le marché n'est plus là alors DFP lance son dernier souffle sur les sportives légères à l'image d'Amilcar qui rencontre le succès.
Cette petite DFP sera la "1100" qui connaîtra un certain succès sur les pistes et donc dans les halls de vente mais ce marché est une niche qui ne permet pas de combler la déconfiture des plus classiques 10 et 12hp peu fiables en terme de motorisation.
Ce sera le talon d'achille de DFP et le coup fatale lui sera porté par la revue "OMNIA" qui qualifiera les productions de la marque comme suit :
"la Dernière Ferraille Parue"
Mise en dépôt de bilan depuis 1927, la firme ne s'en remettra jamais et la dernière 1100 sortira de l'usine en novembre 1933 ... quel épilogue dramatique pour une marque ayant connue un tel firmament !!!