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Suite logique de la précédente exhumation consavrée à Vinot-Deguingand, voici celle de Gladiator sa marque soeur de Puteaux :
La fabrication du cycle fut comme pour tant d'autres le point de départ de l'aventure industrielle de cette firme fondée en 1891 par Darracq et Auroc pour mettre un terme à la suprématie du cycle anglais en France.
Le succès est au rendez-vous car ils ont misé sur la qualité de fabrication de vélos "légers" pour l'époque.
Bons communiquants ils ont profité du protectionisme ambiant pour promouvoir ce moyen de transport tricolore auprès d'une population avide de nouveauté mais au chauvinisme exarcerbé par la perte de l'Alsace-Lorraine vingt ans plus tôt.
L'armée fut la première à montrer l'exemple en passant commande de nombreuses bicyclettes "Gladiator" pour ses chasseurs suivi rapidemment par la Poste et bientôt la fortune souria aux deux associés qui revendirent leur parts en 1896 à un groupe ... franco-anglais !
Alexandre Darracq quitta "Gladiator" pour fonder à Suresnes la Société A.Darracq et y produire des dog-cart électriques sous licence américaine.
Adolphe Clément, richissime industriel du cycle et du pneumatique, associé à Lord Talbot dans le groupe "British Automobile Commercial Syndicate Ltd" racheta Gladiator.
En 1896, l'entreprise se lance dans la fabrication d'engins motorisés en présentant un tricycle en grande pompe au salon de Thunbridge Wells à proximité de ... Londres.
Après ce rachat Gladiator fut dès lors une marque bi-nationale devenant aussi outre manche une marque britannique qui allait connaître un énorme succès.
La première automobile du groupe "Gladiator" fut une monocylindre de bonne facture qui donna naissance en 1899 au type 3.5hp longtemps importé au Royaume Unis par la firme anglaise "Napier".
La marque connaissant une croissance constante de ses vente, elle étoffe rapidement son offre par un modèle plus cossu le type 10hp (moteur Aster).
Si au départ les Gladiator vendues au Royaume-Uni n'étaient que des modèles importés de France, petit à petit la branche anglaise va se démarquer en créant des modèles spécifiquement adaptés à sa clientèle et fabriqués par l'intermédiaire d'autres marques telles qu' Austin ou Swift .
Une fois A.Clément installé à la direction du groupe, il en profita pour renommer la société Clément-Gladiator en France et Clément-Talbot en Grande-Bretagne.
Au début, il ne s'agissait que de rebadger les modèles existants mais peu à peu le groupe va se démarquer de la concurrence avec de nouveaux modèles adoptant les dernières innovations techniques du moment.
User de nouvelles techniques à cette époque était très bien perçue par une clientèle huppée mais en abuser comme le fît Clément-Gladiator étaient une mauvaise stratégie.
En effet , la marque fut très prolifique en terme de nouveautés car à peine un modèle était-il présenté qu'un autre plus moderne le remplaçait quelques mois plus tard rendant ainsi désuet des modèles pourtant neufs !
La clientèle quelque peu frustrée par ces autos si vite démodées se détourna de Clément -Gladiator et les finances du groupe tombèrent dans le rouge.
C'est à ce moment que le groupe éclata en deux entités distinctes et indépendantes.
A.Clément fonda en 1903 sa propre entreprise qu'il baptisa Clément-Bayard en hommage au non moins célèbre Chevalier Bayard.
La même année seul à la tête de Gladiator, Sir Talbot reprit les rennes de Clément-Talbot pour y importer des Clément-Bayard avant de concevoir et fabriquer ses propres modèles rompant ainsi les derniers liens qui rappelaient l'origine française de cette marque.
Malgré l'opposition de Clément, les voitures importées en France conservèrent longtemps la marque Clément-Gladiator lui portant ainsi préjudice par la confusion des clients entre les des deux firmes.
Mais, malheureusement le mal est déja fait et la marque ne parviendra plus à retrouver sa superbe d'antan malgré sa réputation de solidité et de sérieux.
La situation se dégradera d'année en année jusqu'à se retrouver au bord de la faillite où la firme dû son salut auprès du fabricant automobile Vinot-Deguingand qui trouva là un moyen économique de renouveler sa gamme par des Gladiator rebadgées.
En 1909, ce dernier absorba pour une bouchée de pain cette entreprise dont le joyeau était ce bureau d'étude débordant d'imagination mais jusqu'à présent bridé par le manque d'argent.
Le financement désormais assuré par Vinot-Deguingand , Gladiator perdura dans l'ombre de son protecteur jusqu'au lendemain de l'armistice avant de s'éclipser discrètement au cours des années 20 après avoir joué les second rôles dans les versions utilitaires des Vinot-Deguingand.
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Automobiles ALCYON (1906-28) France
Automobiles CARTERCAR (1906-16) Etats-Unis
Automobiles CLEMENT-BAYARD (1903-22) France
Automobiles ZEDEL (1906-23) , DONNET-ZEDEL (1924-33) France
Automobiles GLADIATOR (1896-20) France
Automobiles GOBRON-BRILLE (1898-30) France
Automobiles VELIE (1909-28) Etats-Unis
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