•  

     

     

    Ce grand nom de l'automobile fait partie des grands oubliés de l'histoire, ces firmes que rien ne rattache à notre monde d'aujourd'hui car disparues depuis trop longtemps pour que la simple évocation de cette marque puisse espérer faire frémir l'once d'un intéret !

    Par expérience, je me suis amusé des réponses lorsqu'en parlant de Vinot-Deguingand on me demanda de quel ... vignoble il s'agissait mais l'amalgame n'est pas si faux que cela puisqu'on peut parler en effet de grand cru à propos de l'héritage de cette grande firme de Puteaux.

    Fondée en 1896, la firme présenta une 1500 bicylindres avec la particularité de posseder un volant à une époque où la queue de vache prédominait sur ses concurrentes.
    Il semble que ce mode de direction emporta les suffrages des clients émerveillés par cette agréable voiturette car très vite la marque adopta ce slogan publicitaire  : "Dans une Vinot, on a toujours le sourire";

     

     

    Dès 1902 le long du Quai National à Puteaux , la firme installée au n° 29 connait un développement important malgrès la proximité du n° 36 où vombrissaient jours et nuits les machines vapeurs du géant mondial de l'automobile qu'était "De Dion-Bouton "!

     


    Voir taille réelle

     

     


    La firme profita longtemps de l'aspiration de son voisin pour développer de son coté une large gamme de véhicules à chassis en bois renforcé animés par des bicylindres de 7 à 10cv puis des 4 cylindres double bloc de 12 à 22cv.

     

     

    Ces moteurs étaitent d' une grande fiabilité qui associée à de bonnes performances  permit à la marque de se batir une excellente réputation en France comme à l'étranger aussi bien sur les marchés des "touristes" que des "utlitaires" où la marque présenta de lourds omnibus dont deux exemplaires roulèrent à Sidney  !

    Le rendement exceptionnel des 4 cylindres donna l'idée à la firme de gouter à la compétition avec une extrapolation en 6 cylindres 50cv qui dans le civil donna naissance à une version assagie (type 30 cv) dont nul ne sait si une production fut vraiement lancée !

     

     

    Notons que dès 1909, la firme racheta son voisin "Gladiator" à la barbe de "De Dion-Bouton " qui lorgnait lui aussi sur cette marque déclinante dont l'usine jouxtait la sienne.

     


    Avec cette absorbtion, "Vinot-Duguingand" affirmait à tous sa bonne santé mais aussi sa volonté de devenir un acteur incontournable de l'industrie automobile.
     

     


    Voir taille réelle

     

    Longtemps la marque conserva  le nom commercial "Gladiator" parallèlement au sien et l'on retrouva par exemple la 12cv sous les deux logos avec des differences telles que la transmission à cardan et le levier de vitesses vertical pour la nouvelle filiale alors que la maison mère jusqu'à la veille de la Grande Guerre,  resta fidèle à la transmission par chaines et aux  roues "artillerie" sous pretexte que l'état des routes l'exigeait et que la fiabilité passait par là pour qui souhaitait rouler rapidement et en toute quiétude !

     

     


     

    Ce choix stratégique surprenant à une période où la technologie avançait à grands pas  fit dire à certains journalistes automobiles  que  les modèles de la marque étaient avant tout des "Vinot-Deguinglée"  ce qui amusa beaucoup les  concurrents dans les coursives guindées des salons auto de l'avant guerre !

     

     

     

     

    Bientôt l'humour laissa place à la tragédie de la guerre qui vit disparaitre Lucien Vinot et  l'usine de Puteaux sorti des flots sans fin d'obus ainsi qu'une petite série d'auto-mitrailleuses blindées mises au point par le bureau d'études Gladiator . 

     

     

     

    Financièrement bien portante grâce aux commandes de guerre, l'entreprise fit construire une nouvelle usine à Nanterre au 59 de la Route de Paris où seules les 10 et 12cv d'avant guerre furent reconduites sous les deux marques .

     

     

    Rapidemment viendra s'adjoindre une version Sport qui contre toute attente ne rencontra pas le succès escompté en raison de la conception ancienne des modèles vendus à des prix rendu élevés par une production semi industrielle qui ne permis par à la firme de tenir tête longtemps aux nouveaux géants de Billancourt et du Quai de .... Javel apôtres de la production en grande série réductrice de coût !

     A force de réduire les marges pour résister à la pression du marché, la firme voit son trésor de guerre fondre comme neige au soleil lui enlevant ainsi toute capacité d'études qui lui auraient permis de sortir du lot des survivants de l'après guerre agonisants faute d'avoir su anticipé les nouveaux critères du marché automobile !

    Acculée à la subsistance au jour le jour, "Vinot-Deguigand" se contente de suivre péniblement le mouvement en se séparant petit à petit de ses actifs tel que le terrain des anciennes usines "Gladiator" mais cela ne suffira pas car en 1926 c'est au tour de l'usine de Nanterre qui fut cédée à la firme "Donnet" obligeant Albert Deguingand à se replier dans un petit atelier de la rue Jean Jaures à Puteaux.

    Après une première tentative avortée de commercialisation d'une nouvelle 8cv à moteur Scap c'est en désespoire de cause qu'il loua les services de l'ingénieur Marcel Violet célèbre pour ses cyclecars "Sima-Violet" pour produire à Puteaux une 5cv légère mais le rideau tombera définitivement en 1929 avec la crise qui lui sera fatale !

     

    MAJ du 05/01/2009

    Je ne résiste pas à l'envie de vous présenter ce cliché d'un superbe taximêtre VINOT-DEGUINGAND 1907 que l'ami JP m'a transmis ;-) merci à toi !

    tout comme ces clichés de l'écurie prises au GP de Dieppe en 1912

     

     

     

     


    7 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique