L’entreprise se converti au droit anglais et son centre névralgique transféré à Londres contre l’avis de Théodore Schneider qui voit d’un mauvais œil cette pratique anglaise d’ouvrir le capital d’une entreprise pour émettre un nombre inconsidéré d’actions source d’enrichissement rapide mais dangereux pour la société .
Malheureusement la fièvre spéculative avec la vente de licences aux quatre coins de l’Europe l’emportera sur la stratégie commerciale et industrielle qui avait été le creuset de la réussite passée de ROCHET-SCHNEIDER.
Rapidement, le lien vital entre le siège londonien, l’encadrement des usines française et le réseau commercial se détériore au point de fragiliser mortellement cette firme prospère.
Théodore Schneider hostile à cette nouvelle stratégie fut mis en minorité par Rochet avant d’être tout simplement écarté d’un conseil d’administration si aveuglé par l’appât du gain.
Les dirigeants n’anticiperont ni les conséquences économiques de la perte des juteuses licence de fabrication accordées par le passé à des constructeurs tel que Martini ni la chute subite de la production des usines qui passera de 400 unités annuelles à moins de 150 rendant exsangue une trésorerie que l’échec des souscriptions d’actions nouvelles terminera par ruinée en 1907.
Les deux associés de toujours se réunissent une dernière fois pour obtenir des banques les fonds indispensables à la relance de leur firme qui ainsi renaît de ses cendres en retrouvant son siège social dans la capitale des Gaules en 1908.
Les prêts bancaires sont cependant insuffisants pour recapitaliser la marque si bien que ROCHET contre l’avis de Schneider cède les actifs fonciers et industriels de la firme à la famille Zafiropulo devenant l’actionnaire majoritaire de l’entreprise.
Dès lors, les fondateurs historiques mis en minorité devront affronter de multiples crises de pouvoir dont une verra l’éviction de Théodore Schneider de la Direction des ventes et son départ définitif de l’entreprise pour de nouvelles activités à Besançon dont nous aurons l’occasion d’exhumer le souvenir ultérieurement.
Rochet y perd son indépendance tout comme la destinée de son entreprise qui conserve cependant la raison sociale « Rochet-Schneider »
L’entreprise connaît une embellie avant 1914 grâce à une diversification de sa production dans l’utilitaire qui se développe au détriment de la production automobile.
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Le retour à la paix désorganise sensiblement la firme qui néanmoins relance sa production automobile perpétuant une qualité de production irréprochable.
Si le prix de vente élitiste en limite la diffusion, on note au courant des années vingt une bonne tenue des ventes notamment à l’exportation.
Cependant au fil des ans chaque voiture produite réduit d’avantage la marge bénéficiaire de l’entreprise et ce n’est pas non plus du coté des utilitaires que la firme gagne l’argent indispensable au maintient de sa compétitivité sur un marché aux règles nouvelles.
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En effet, son activité poids lourds est lourdement concurrencée par Renault, Citroën ou Berliet qui à l’inverse de Rochet-Schneider ont su rebondir sur les commandes de guerre pour intensifier la productivité de leurs outils de production monopolisant ainsi quasiment le marché.
La crise de 1929 ébranlera fortement la firme du fait de son positionnement « haut de gamme » qui aboutira deux ans plus tard à l’arrêt définitif de la production des automobiles devenues invendables.
Dès lors, la firme se concentre sur la production de véhicules utilitaires mais ses moyens limités l’a font vivoter dans l’ombre de ses concurrents notament celle de son voisin Berliet.
La firme participera à l’effort de guerre en produisant le Centaure, un solide camion gros tonnage de 15 tonnes mais les installations sont largement sous utilisées si bien qu’elle sous-traita des pièces détachées pour les firmes Saurer, Latil et Renault.
La guerre à peine terminée, le sort de la firme est plus que précaire du fait de sa faiblesse à assurer les prescription du plan Pons pour la fourniture de matériel gros tonnage dont la France à besoin.
Cela ne passe pas inaperçu à l’administrateur de Berliet qui lorgnant sur les vastes installations de Rochet-Schneider préconise le rapprochement des deux entités lyonnaise dans un pôle industriel.
Berliet avec son potentiel mensuel de 1000 camions/mois se réservant la grande série alors que Rochet-Schneider se chargerait des matériels spéciaux plus adaptés à une production limitée.
L’argument est repris en partie par Pons car la fourniture par Berliet des bases mécaniques répond tout à fait aux économies d’ echelles de son plan.
Les liens se multiplient entre les deux firmes si bien qu’il n’est pas rare de voir déambuler dans l’usine du personnel Berliet jusque dans le bureau d’étude de la firme !
Les synergies entre les deux firmes ne permettent malheureusement pas à Rochet-Schneider de réduire les coûts élevé d’une faible production chutant inexorablement dès 1949 tout comme la qualité qui jadis avait fait sa réputation.
La raison de cette mort annoncée provient essentiellement d’un outil industriel vétuste et d’une capacité d’étude insuffisante au renouvellement d’une production artisanale perdue dans les très vastes locaux de Montplaisir.
Le dernier camion sort des ateliers du Chemin Feuillat en janvier 1951, la firme se consacrant exclusivement à une production de sous-traitance dont vous l’aurez compris Berliet en fut le principal commanditaire.
Les héritiers de Zafiropulo, principal actionnaire de Rochet-Schneider, mettrons fin à l’activité de la firme le 31 décembre 1959 et un an plus tard jour pour jour les installations seront « naturellement » acquises par Berliet qui les convertira en centre de pièces détachées.
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