Cette semaine nous passerons en Espagne et plus particulierement à Barcelone pour exhumer une marque qui à l'instard d'Omega-Six en France aura tenté en vain de se mesurer à l'icone Hispano-Suiza.
En 1913, Francisco Senor Abadal alors représentant général de la firme belge IMPERIA dans la péninsule ibérique, réussi le tour de force de convaincre cette dernière de concevoir une automobile sportive de très grand luxe à l'image de la superbe "Alphonse XIII" d'Hispano dont il avait lui même assuré la promotion auprès de la cour d'Espagne.
Evincé de la sphère Hispano, cet ancien concessionnaire offre alors ses services à Impéria qui voit à travers lui l'ouverture d'un énorme marché d'exportation qui va bien au delà de l'Espagne car cet homme d'affaire est aussi très influent en Amérique du Sud où l'Argentine et le Chili pour ne citer qu'eux connaissent une croissance importante !
La firme belge ne se fait pas prier et très rapidemment une unité de production est installée à Barcelone pour y produire sous la marque ABADAL une 6 cylindres 18-24hp très proche de l'Hispano !
Malgrès un lancement en fanfare, cette automobile concue à la hate montre rapidemment des problèmes de finition qui entacheront sa sortie si bien que quelques mois plus tard Imperia décida de rapatrier une grande partie de la production en Belgique.
Dès lors, la 18/24hp vendue sous le patronyme IMPERIA-ABADAL réapparait sur le marché avec une finition digne du rang qu'elle convoite mais à ce niveau de clientèle les erreurs sont rarement pardonnées et c'est avec un sérieux handicap que le firme tenta d'égaler le maître dont la diffusion resta toujours largement plus importante.
La Grand Guerre apporta à la firme un second souffle grâce à l'aéronautique dont les enseignements serviront à mettre au point en 1922 la motorisation et la transmission de la nouvelle Imperia-Abadal 6 Litres.
Cette automobile s'illustrera lors du 1er Grand Prix de Spa-Francorchamps sans pourtant tirer bénéfice de ses performances sur le point commercial car les carnets de commandes restent malheureusement bien clairsemés.
En effet, la clientèle se raréfie sur ce créneau du grand luxe ce qui n'empêche pas la concurrence de doubler d'intensité entre les ténors du marché qui font d'avantage d'ombre qu'auparavant aux marques secondaires qui agonisent peu à peu.
Fort de ce constat, Impéria décide de jeter l'éponge en abandonnant Abadal qui pèse trop lourdement sur les compte de cette firme qui dès lors se consacrera à la production en Belgique de modèles plus modestes mais plus rentables économiquement.
F.S Abadal profite alors de cette liberté retrouvée pour s'associer en 1923 avec la firme américaine Buick dont les ventes explosent Europe depuis la fin de la guerre.
En devenant le représentant exclusif des intérets de General Motors en Espagne, l'homme d'affaire profite de cette fabuleuse banque d'organes pour en extrapoler une voiture "composite" vendue sur la marque "ABADAL-Buick".
Les ventes resterent au beau fixe jusqu'en 1929, date à laquelle Buick se replia sur son marché national abandonnant ainsi l'Europe.
Abadal tenta de maintenir son activité en cavalier seul avec le prototype avorté d'une voiture conçu avant la crise par Huppmobile pour le marché européen.
Quelques exemplaires seulement de cette Abadal 3.5 litres animée par un 6 cylindres Continental furent construits en 1930 mais persone ne vint passer commande et la marque sombra définitivement cette année là.