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Les racines de « FRAZER NASH » puisent leurs origines dans les balbutiements du siècle dernier lorsque deux ingénieurs fraîchement diplômés intégrèrent à quelques mois d’intervalle le groupe industriel « Willans & Robinson » .
Chaudière de paquebot « Willans & Robinson »
Réuni à la conception d’une chaudière gigantesque pour le compte d’un paquebot transatlantique, Archibald Nash et Ronald Godfrey se découvre une passion automobile commune et dévorante si bien qu’en 1910 la fabrique de cyclecars « G.N Limited » est fondée à Hendon dans le Middlesex par les deux comparses.
Prototype du cyclecar GN
Volontairement je ne développerai pas là dessus pour garder de la matière exhumatoire dans l’hypothèse où certains aimeraient une exhu propre à cette marque référence en terme de cyclecars anglais ….
« G.N » popularisa grandement l’accession automobile aux sujets de sa gracieuse majesté grâce à de rustiques voitures légères typées sport animées par de valeureux V-Twin « JAP » et qui connurent un succès indéniable jusqu’au début des années 20 où la donne changea en faveur d’automobiles plus « confortable » telles que les « Austin » Seven ou « Clyno » 10.8.
Ceci amène les deux associés à revendre l’intégralité de leurs parts tout en sauvant les meubles ce qui leur permettra chacun de leur coté de poursuivre leur chemin dans l ‘aventure automobile.
Godfrey sera l’un des fondateurs de la non moins fameuse firme « H.R.G » tandis que Nash s’installa lui dans le Surrey pour fonder en 1924 à Kingston / Thames la « Frazer-Nash Limited ».
La première « Frazer Nash » est en fait un bolide de sport brut de décoffrage à voie étroite inspiré dans sa philosophie de la GN à qui il reprend la transmission par chaîne qui restera une caractéristique identitaire de la marque alors que tous les autres constructeurs abandonnaient cette technologie "primaire " !
D’ailleurs un surnom de circonstance est rapidement adopté par les anglais qui au passage d’une Frazer-Nash la surnomme malicieusement « Chain Gang » allusion faite au bruit caractéristique rappelant celui des chaînes entravant les pieds des bagnards !
La firme, après de multiples essais, choisi de commercialiser son auto avec des groupes 4 cylindres Powerplus (40cv) avant d’innover plus tard en offrant à ses clients la possibilité de personnaliser leur bolide avec une palette de moteurs piochés dans les gammes « Anzani » (50cv), « Meadows » (50cv), « Gough » (60cv) et « Blackburne » pour le 6 cylindres.
Moteur 4 cylindres Anzani
Ce choix commercial contribua à populariser la marque dans le petit monde des pilotes et autres gentlemen drivers qui s’adonnèrent aux joies du volant jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale à bord de ces engins spartiates mais particulièrement compétitifs.
Afin d’accroître sa capacité de production, Nash s’associa courant 1925 avec un certain William Thomas qui disposait des infrastructures adéquates à ce développement mais l’inconstance et le départ subite de cet associé mis l’affaire dans une situation si périlleuse qu’il suffit de peu pour la marque mette la clef sous la porte !
Acculé par une dette abyssale et une santé fragilisée, il n’eu d’autre choix que de solliciter une alliance avec Aldington un homme d’affaire connu pour son absence de scrupules et une réputation plutôt sulfureuse pour qui avait le malheur de croiser son chemin ...
Archi Frazer Nash et .... H.J Aldington ... la taille des photos illustre le rapport de force
Nash n’échappa d’ailleurs pas à la règle puisqu’il se retrouva du jours au lendemain exclu de son entreprise en 1928 après que ce financier ait organisé un putsch en s’alliant des créanciers heureux de retrouver leurs fonds …
C’est donc dans ce soubresaut de la dernière chance que naquit en 1926 à Isleworth dans le Middlesex l’ « A.F.N Ltd » qui s’attacha, une fois Nash évincé, à rendre plus civilisé ce bolide mais force est de constater que si la clientèle de ce type d’automobile était attachée aux performances pures, la notion de confort était de plus en prépondérante en ce milieu des années trente dans l’acte d’achat ….
Or la conception même de l’auto était antagoniste à cette demande si bien que les ventes déclinèrent petit à petit.
C’est au cours du Rallye des Alpes en 1934, qu’ Aldington trouva la solution pour sauver Frazer-Nash du naufrage lorsqu’il découvre la nouvelle B.M.W 328 que Fritz Fiedler avait conçu dans un subtil équilibre entre confort et performance.
Si financièrement la firme ne pouvait concevoir un nouveau véhicule tel que la BMW, elle pouvait aisément l’importer en exclusivité en Grande-Bretagne et compléter ainsi à moindre frais sa gamme !
Frazer-Nash-BMW 328
C’est ainsi que les belles bavaroises furent vendues en terre d’Albion sous la marque « Frazer Nash-Bmw » et permirent à « A.F.N » de toucher cette clientèle en mal de confort …. ! A noter que si la plupart du temps il s’agissait d’un simple rebadgage il y eu un certain nombre de châssis allemands carrossés à l’anglaise.
Durant la guerre la marque fut surtout connue pour la fabrication des tours canon embarquées dans les Lancaster de la Royal Air Force.
En 1945, Aldington parvint à rapatrier d’Eisenach lors en zone russe non seulement Fiedler mais aussi un exemplaire de la BMW 328 profilée conçue en 1940 pour les Mille Miglia et qui servira de modèle pour les Frazer-Nash et Bristol de l’immédiat après guerre.
1940 _ BMW 328 Mille Miglia
Il y eu un certain rapprochement entre les deux firmes anglaises qui un temps vendirent même leur production sous le label commun « Frazer Nash – Bristol » ....
.... mais en 1947 chacune repris son chemin et « A.F.N » se fit remarquer dès lors par l’originalité et la vélocité de ses modèles compétition dont la high Speed remporta la Targa Florio de 1951 !.
Lorsque le consortium B.M.C lança un appel d’offre un an plus tard pour concevoir un roadster sportif issu de la nouvelle gamme « Austin », Frazer-Nash présenta au Salon de l’Automobile de Londres un prototype ....
.... qui malheureusement passa inaperçu aux yeux de Leonard Lord obnubilé par la Healey 100 qui sera retenue .
Dépité d’être passé à coté d’un si beau contrat industriel, Aldington se spécialise alors dans la production à la carte de modèles exclusifs motorisés par B.M.W et vendus uniquement sur devis …
... mais malgré tous ses efforts la firme ne parviendra pas à percer dans cette niche hyper spécialisée et dès la fin de l’Earl Court Motor Show de 1959 la firme baissa définitivement son rideau.
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L'Alsace traditionnelle d'Hansi est aussi une prolifique terre "Automobile" qui a vu naître de nombreux constructeurs dont c'est promis nous exhumerons ultérieurement la mémoire
Aujourd'hui, c'est aux confins de l'Alsace "celtique" à Niederbronn (67) plus precisément que nous nous rendons pour rencontrer une grande famille industrielle du cru , les DE DIETRICH qui ont bati un empire dans les chemins de fer.
Le Baron dès le début de l'ére automobile a désiré diversifier sa production dans ce domaine en prenant le parti d'acheter des brevets sous licence au lieu de mobiliser sur le sujet son bureau d'études.
Il s'interesse tout d'abord à Amédée Bollée fils qui conçu pour la course Paris-Marseille-Paris de 1896, un moteur horizontal bicylindre de 2.268 cm3 installé sur un châssis quatre places. Cette voiture sera accidentée et ne terminera pas la course mais l'essentiel est ailleurs car le Baron a remarqué l'excellent comportement de l'auto et séduit il acquière en mars 1897, une licence pour l'exploitation des brevets d'Amédée Bollée fils.
Un trimestre plus tard, Amédée Bollée fils commence ses nombreuses allées et venues des deux cotés de la frontière (... à l'époque) afin demarrer en Alsace le processus de fabrication des De Dietrich-Bollée avec 4 modèles allant de 5 à 18 cv.
1897_De Dietrich 6hp licence L.Bollée
A noter que la fabrication des moteurs restent elle au Mans pour des raisons géo-politiques car à l'époque il ne s'agissait surtout pas d'offrir une technologie stratégique aux Prussiens nouveaux maîtres de l'Alsace-Moselle depuis 1871 !
1900_De Dietrich-Vivinus
En 1900, le baron modernise sa gamme en rachetant au constructeur belge Vivinus le droit de construire son auto pour l'Empire Allemand mais les ventes ne sont pas au niveau des espérance de l'industriel et après avoir développer sa branche utilitaire, De Dietrich profite de l'invitation du Comte Gulinelli pour se rendre en 1901 à l'Exposition de Milan où il découvre le prototype d'une automobile 4 cylindres concue par le jeune et talentueux Ettore Bugatti.
Le hasard fait que les deux hommes vont rapidemment se trouver un intéret commun.
Si le Baron était à la recherche de technologies nouvelles à produire à Niederbronn, Bugatti quand à lui cherchait coute que coute un moyen de fabriquer son auto après l'echec de sa proposition à son ancien employeur Prinetti & Stucchi.
La rencontre est immédiatement suivie par la signature d'un contrat de licence et la venue de Bugatti à Niederbronn.
Les premiers véhicules sortent rapidement des chaines sous la marque "Dietrich-Bugatti" mais force est de constater que la clientèle n'est pas au rendez-vous.
De Dietrich type 5 par Bugatti
Cette mévente et le coût astronomique du développement des bolides conçus par Ettore seront à l'origine d'une mésentente grandissante entre les deux hommes et finira par une rupture en 1904.
Le Baron prévoyant se tourne dès 1902 vers Marseille où il acquiert les licences de fabrication des Automobiles Turcat-Méry qui vont convaincre une clientèle conservatrice à hauts revenus si bien que les modèles les plus humbles de la marque seront tout de même des 4 cylindres et ce jusqu'à la cessation de l'activité automobile dans les années 30.
1902_De Dietrich 16hp
1903_ De Dietrich 24hp
Si les De Dietrich "civiles" sont de lourdes voitures fiables et sans fantaisie, la firme s'affranchira en compétition de son coté guindé entre les mains de Léon Duray, pilote fétiche du Baron. (1905 Coupe Gordon-Bennett & Circuit des Ardennes / 1906 Coupe Vanderbilt / 1907 Raid Moscou-St Petersbourg, Coupe du Kaiser & Targa Florio).
1905_ Coupe Gordon Bennett_ Duray
1905_ Coupe Gordon Bennett_ Jarrot
1906_Coupe Vanderbilt_Duray
1906_Circuit des Ardennes_Duray
1907_Coupe du Kaiser_Duray doublé par la Fiat victorieuse de Nazzaro.
1907_ Raid St Petersbourg - Moscou _ Duray
1907_ Targa Florio _Duray
L'usine de Nierderbronn se spécialisant de plus en plus dans le matériel ferrovière, la production automobile est petit à petit transférée dans deux nouvelles entités à Argenteuil et Luneville et dès 1908 la branche automobile du groupe est dénommée "LORRAINE-DIETRICH".
Usine d'Argenteuil
Usine de Luneville
Pour l'anedocte, certains ont vu dans ce transfert d'activité en France la preuve de l'attachement tricolore de cette vielle famille nobilière et d'autres moins chauvins y virent une bonne astuce pour éviter les taxes (élevées) d'importation entre les deux versants de la ligne bleue des Vosges et donc conforter de bonnes marges d'exploitation ! A chacun de voir !!!
Durant qlq mois la firme proposera à sa clientèle huppée un canot sportif très tendance en 1908 et participera dès 1910 à des meeting aériens avec un Biplan conçu par Duray.
La firme a la cote et la prospérité est au rendez vous ...
1913_ Lorraine-Dietrich dans les rues de New-York.
... si bien que ce grand patron paternaliste qu'est De Dietrich se distinguera par la réalisation de cités ouvrières confortables et fait extrement rare à l'époque la création d'une mutualité ouvrière quelques année avant le grand chaos de la Grande Guerre qui divisera le groupe en deux entités nationales, participant ainsi activement aux efforts de guerre des deux belligérants !
1914 _ Camion Lorraine-Dietrich (F)
Niederbronn sera sollicitée par la Reichbahn alors que l'usine d'Argenteuil fournira à la Marine Nationale (hydravions Donnet-Denhaut)et à l'Armée de l'air de solides groupes propulseurs developpés par un certain Marius Barbarou véritable baroudeur de l'automobile (Clément-Bayard / Benz chez qui il conçu la Parsifal / Delaunay-Belleville) et spécialiste avant tout des moteurs pur sang !
1915_ Hydravion Donnet-Denhaut
La fin d'une époque et donc changement de client privilégié pour De Dietrich ...
1917_ Reichbahn ...
1918_ Chemin de Fer Français
C'est lui qui en 1920 concevra le nouvelle 6 cylindres de la firme : la 16cv 3.5 litres, un modèle "américanisé" à succés aussi bien commercial que sportif puisque c'est avec la version "Sport" que Lorraine-Dietrich inscrira son nom sur le palmares des 24h du Mans en 1925 et 1926.
1923_ Pub
1924_ Lorraine 15cv
1925_Lorraine 16cv
1925_ 24h du Mans
1926_ 24h du Mans
1926_ 16cv
1933_ Pub 16cv
Si d'autres modèles figuraient au catalogue (12 et 15cv), c'est ce modèle produit jusqu'en 1933 qui fera la réputation (et le fond de commerce) de la firme !
La crise financière qui toucha l'Europe n'épargna pas "LORRAINE" (nouveau nom depuis 1921 ...) qui malgrès le lancement de la superbe 20cv (6 cylindres et BV4) ne parviendra pas à retrouver sa clientèle et devant cette situation commerciale désastreuse le groupe se résignera à abandonner l'automobile en 1935 pour se recentrer sur des marchés plus profitable comme l'aéronautique, le chemin de fer ou aujourd'hui l'électro-ménager.
Loco P7 sortie des ateliers de Graffenstaden
Tramway De Dietrich à Strasbourg
Le même qlq mois avant sa mise en retraite
Avion de chasse Skoda-De Dietrich
1928_ Moteur étoile Algol 310ch
La 2eme GM verra naitre une autochenille Lorraine
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Voici la suite de l'exhu Brasier
La séparation des deux associés en 1905 est un coup de juda porté à Georges Richard par Henri Brasier.
En effet enflammé par les victoires de Téry et la reconnaissance de la nation (si,si !) au triomphe du trèfle à quatre feuilles sur l'armada allemande "Mercedes", Brasier s'arrangea pour sortir son associé et obtenir de la justice la confiscation de l'usine et du nom commercial "Richard" à son plus grand profit !
Georges Richard n'eu de salut que l'intervention de son ami banquier De Rothschild qui lui financera son retour sur la scène automobile par le rachat des actifs de la moribonde marque "Bardon" qui serviront de terreau à la jeune firme "Unic".
Brasier était un motoriste, épicurien des belles mécaniques mais certainement pas un gestionnaire comme Richard et la suite montrera que l'avidité du premier ne survivra pas à l'assiduité du second dont l'héritage vit encore de nos jours sous la marque IVECO alors que la mémoire des "Brasier" est depuis longtemps édulcorée.
Voila pour cette précision qui méritait d'être connue avant de passer à la suite !
Seul aux commandes de l'entreprise, Brasier se diversifie en devenant un fournisseur de moteurs pour d'autres secteurs d'activités mais il ne parviendra pas longtemps à dissimuler les signes précurseurs d'une décadence annoncée .
Taxi de londres
En effet, si en compétition les "Brasier" ne jouent pas le figuration il est à noter que peu d'innovations techniques seront apportées à ces engins entre 1905 et 1908 alors que la concurrence elle affûte de plus en plus ses arguments.
Petit à petit les puissantes Brasier quitteront les grandes compétitions pour se focaliser sur des courses secondaires moins exigeantes pour des bolides vieillissants !
Ce manque de créativité se retrouve aussi en production où les voitures de la marque font de plus en plus dans un classicisme caractéristique d'une fin d'époque mais la cerise sur la gâteau sera la décision déraisonnable d'augmenter les tarifs de vente sous le seul prétexte des exploits sportifs dont les lauriers tendaient déjà à se faner au début des années 10 !
6 cylindres 22hp
La situation financière de la marque étant de plus en précaire, les créanciers de Brasier l'incitent à se remobiliser en créant une automobile plus modeste mais aussi plus accessible commercialement pour relancer des ventes en chute libre.
C'est résigné que Brasier va concevoir une petite 4 cylindres 10cv en 1909, car pour lui cela va à l'encontre des prétentions qu'il porte à sa marque mais la raison lui démontrera que la firme devra son salut à cette dernière qui sera un succès commercial.
1909 _ 10cv
Gamme 1909
Blessé dans son ego, il se passionne pour le productivisme à la chaîne et suivant l'exemple de "Ford", il en impose sans manière le principe à ses ouvriers-artisans qui rapidement utiliseront la grève en réponse !
L'image de la marque est sérieusement corrodée par une forte baisse de la qualité de fabrication et par des délais de livraison de plus en plus aléatoires mais un répit inattendu viendra en août 1914 par les commandes de guerre ( moteurs d'avion Hispano-Suiza et camions) qui permettront à la firme de refaire ses finances au moment de l'armistice.
Les leçons du passé ne servant visiblement pas à grand chose, Brasier renoue avec ses vieux démons en présentant uniquement des voitures de luxe alors que ses concurrents complètent leur gamme par des voitures populaires financièrement plus rentables.
1920_ 18/20 hp
30 cv
Rapidement force est de constater que la clientèle n'est plus au rendez-vous car qui voudrait d'une auto carrossé par un maître mais dont les organes mécaniques sont à la traîne par rapport aux autres ? Tel De Dion-Bouton, Brasier fut mais n'est plus car au lieu d'innover il ne fait au mieux que de s'aligner sur la concurrence et pour une clientèle exigeante ceci est impardonnable.
Cette fois ci la marque n'echappera pas au dépôt de bilan au milieu des années 20. La faillite sera évitée de justesse en 1926 grâce à l'administrateur Chaigneau qui contraindra Brasier à sortir enfin une populaire sous la dénomination "Chaigneau-Brasier".La seule photo que je possède d'une Chaigneau-Brasier est celle d'une épave TD-4 donc si jamais l'un d'entre vous en possedait d'autres je suis (très) preneur ...
une autre Chaigneau-Brasier
Malheureusement, le coup de 1909 ne prendra pas cette fois car le retard technologique pris est trop important pour ces que ces voitures puissent avoir leur place au soleil et c'est aveuglé par le désespoir que Brasier lance en 1929 une superbe 8 cylindres 3 litres à traction avant dénommée DG8.
Cette automobile était la digne héritière des Brasier 40cv d'avant guerre car elle était empreinte d'innovation mais la récession de l'époque allait à l'encontre de la commercialisation d'un tel modèle.
Ce fut le coup fatal pour les maigres finances de cette vielle firme dont la dépouille sera rachetée par Delahaye 1930.
A titre de comparaison, Georges Richard et sa marque "Unic" connurent le succès tant sur le marché automobile que sur celui des utilitaires où Brasier tenta de s'imposer sans succès.
Une photo d'épave retrouvée dans un champ ... australien
et un reste de chassis en Irlande selon l'auteur,
2 commentaires -
A l'origine de la marque il y a Georges et Max Richard, des industriels réputés dans le monde du cycle depuis la création de leur usine à Ivry-Port au 11 de la rue de Galilée.
Une vue de l'usine prise il y a plusieurs années ... existe t'elle encore
Fondée en 1893, la marque se fera rapidemment une place parmis les références du marché comme GLADIATOR, PEUGEOT ou CLEMENT car la qualité de fabrication sera de mise dès le départ.
Si la Socièté des Cycles Georges Richard ne fabriqua pas de motos, les solides cadres de leurs vélos furent utilisés par le motoriste parisien Herdtle-Bruneau pour créer une moto lègère.
Les deux frères se penchèrent sur l'automobile en 1897 en s'inspirant des productions Benz avec la "Poney" une voiturette de 3.5 cv, 3 vitesses et une transmission par chaine.
Peu adaptée à un usage quotidien , elle n'eu pas de succès et c'est donc une nouvelle fois vers l'étranger que la firme se tourna, en 1900, pour fabriquer sous licence la "Vivinus" belge à moteur bicylindres.
La solidité et la bonne conception de cette auto étaient plus en phase avec l'image de l'entreprise qui dès lors allait laisser son empreinte dans l'histoire automobile.
Dès 1901, la firme proposait à ses clients des options innovantes telles que le volant de direction ou la transmission par cardan à l'instar de de Renault ou Darracq.
Cette même année, l'ingénieur Henri Brasier quitta Mors pour rejoindre l'entreprise et s'associé en 1902 aux deux frères date à laquelle les automobiles seront vendues sous la marque RICHARD-BRASIER.
Sous cette nouvelle impulsion la socièté va développer sa gamme allant des bicylindres à chassis tubulaire aux puissantes 4 cylindres 40cv chassis acier.
La course fera la réputation mondiale de la firme au trêfle grace aux exploits de pilotes intrépides qui remporteront des courses mythiques telle que les éditions 1904 & 1905 de la Gordon Bennett.
Cette notorièté fut elle qu'une filiale fut crée en Italie :
Cependant,en 1905 Georges Richard quitta sa firme pour en créer une non moins célèbre :
mais ceci est une autre histoire, en attendant la suite de BRASIER (1905 à 1930) n'hésitez pas à intervenir
@+ pitcats
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Suite et fin de la saga Briscoe
Episode 4 : la BRISCOE MOTOR CORP
Nous revoici aux Etats-Unis à Jackson dans le Michigan où les deux frères fraichement débarqués créent le groupe BRISCOE Motor Corp. regroupant les marques ARGO et BRISCOE .
l' ARGO Motor Compagny était chargée de produire le cyclecar français AJAX qui aux Etats-Unis fut équipé d'une transmission classique à arbre.
Contrairement à l'Europe l'engouement pour ce type d'engin fut bref et rapidement les pauvres conducteurs de cyclecar devinrent la cible des quolibets car la guerre en Europe avait accru la croissance ici et beaucoup purent grace aux crédits acquérir une vrai voiture comme la célèbre FORD T.
Les ventes ne décollant pas, en 1916, une voiture "composite" type 22cv mieux adaptée à la situation succéda au cyclecar.
Localement, l' image de la firme ARGO était trop liée au cyclecar et pour éviter toute confusion avec ce type d'engins devenus invendable de ce coté de l'atlantique, la marque fut sacrifiée en 1919 et la production transférée dans une nouvelle usine à Grands Rapid (Michigan) sous la nouvelle dénomination HACKETT MOTOR CAR COMPAGNY.
Cette 22cv "Ultra 4" était doté d'un 4 cylindres GB&S et pouvait être livrée sous forme de berline , de tourisme découvrable ou de roadster.
Malgrès un prix canon de 888$, cette enième copie américaine de la Ford T ne connu pas un franc succès.
En 1920, Les Briscoe jettèrent l'éponge et cédèrent leur filiale exangue à la LORRAINE MOTORS CORPORATION qui remplaça le 4 cylindres d'origine par un Herschell-Spillman et assura l'assemblage de plusieurs centaines d' exemplaires jusqu'en 1922 date du dépot de bilan .
De son coté la BRISCOE MOTOR CORPORATION mis en production en 1914 le roadster 21/2 litres "Oeil de Cyclope", à l'origine conçu pour la France.
En 1915, un second phare vint rejoindre la calandre de cette voiture qui connue un succès tel qu'elle fut un temps la "light weight car" la plus diffusée de sa catégorie aux E.U.A.
Le fameux 4 cylindres maison et un châssis bien né furent une véritable réussite si bien que le succès fut au rendez-vous et que la demande fut très soutenue pour le plus grand bonheur des deux frères!
D'ailleurs, BRISCOE exporta dès 1919 son savoir-faire en Europe et notamment en France où le constructeur BELLANGER réalisa ses nouveaux modèles sur la base de la BRISCOE 21/2 litres.
Juste retour des choses pour cette auto qui aurait du être française !
Une version plus musclée équipée d'un V8 avec soupapes en tête fut même proposée en 1916.
Pour une raison inconnue à ma connaissance, en 1921 les Briscoe cédèrent une grande partie de leurs pouvoirs au sein du groupe et leur nom ne fut pas donné à la remplaçante de la 21/2 litres .
La EARL MOTOR Inc prit la suite et assembla encore 2000 exemplaires jusqu'en 1923 date à laquelle l'usine de Jackson ferma définitivement ses portes et avec elle l'aventure des frères Briscoe .
Voila pour cette saga qui je l'espère vous aura plu
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